Du dessin au collage, de la déchirure à l’arrachage, du fragment collecté dans mes propres images ou un journal, un emballage, une photo, mon travail avance en une incessante recomposition.
La peinture, le papier, les couleurs, les textures, cherchent à redynamiser tous ces lambeaux.
Ils m’échapperont finalement, brisant leurs limites, vers de nouveaux destins …
"Le regard de Henri Gay se pose sur un journal, un papier d'emballage, un document. Il en retient ces quelques lettres et ce coin de photographie qu'il déchire soigneusement. Insatiable collecteur de fragments, réutilisant même ses propres images pour en retravailler le sens, il compose, colle, peint, rehausse ou recouvre, dans une dynamique nouvelle les morceaux que la déchirure a rendu à la fois trace et ellipse de leur ancien contexte. Le papier choisi pour sa couleur, sa texture, sa trame, son toucher, sera acteur et support de l'image. Les aplats de surfaces unies rivalisent avec la profondeur des éléments peints ; quelques lignes tantôt charbonneuses, tantôt simples limites entre deux lambeaux, organisent l'espace, en révèlent la dimension intérieure."
L Mauguin septembre 2018
Né à paris en 1947, Henri Gay, professeur agrégé d'arts plastiques partage son temps entre Paris et la Bretagne, après avoir enseigné au Maroc et à Caen.
Du dessin à l'auto-collage, de la déchirure aux fragments, à la peinture, son travail interroge les techniques par l'hybridation et le métissage.
A propos des aquarelles de 1982, Jean-Marc Benedetti écrivait :"Ecoutez-les ces visages criant un monde à l'agonie et qui appellent au réveil de la conscience..."-"Emotion fugitive, humour discret, transparence de la lumière et des couleurs, attachement à la terre et rêve d'harmonie marine : le marin reste au port mais l'aquarelle vogue pour lui".
En 2000, dans "Fragments", aux éditions Grain de sel : "le fragment comme le désert révèle le manque"..."Comme la ruine, le fragment allie la nostalgie de la trace au fictif du manque".
Expositions personnelles: centre culturel espagnol de Fès (1979-1982), galerie de l'alliance française de Rabat.
Participation à des salons en Bretagne (Carantec, Roscoff...), Normandie et région parisienne.
Participation plastique aux éditions du "Pavé" (Bouju, Cheyron, Gabriel Cousin...), aux éditions "Donner à voir", poésie clandestine"(Jean-Claude Touzeil).